Isabelle Trivisani Morau, Nuscia Taibi, Cristiana Oghina-Pavie (coord.),
Traces du végétal, Presses Universitaires de Rennes, coll. "Nouvelles recherches sur l'imaginaire - 37", Rennes, 2015, 296p.
Donnée
première de l’environnement de l’homme, le végétal est aussi un objet
scientifique intéressant de multiples disciplines. Tout naturellement, c’est du
côté des sciences de la vie qu’on aurait tendance à définir sa pertinence, mais
l’intérêt pour le végétal ne tient pas seulement aux plantes pour elles seules,
il se nourrit aussi du modèle du vivant qu’il constitue ainsi que des liens, de
diverses natures, qu’il peut entretenir avec les hommes, dans des situations
d’usages aussi bien concrets et quotidiens (alimentation, médecine, chauffage,
bâti, véhicules, outils…) qu’esthétiques ou symboliques. Malgré une
appartenance presque « naturelle » au domaine des sciences
naturelles, le végétal et son inscription dans le temps, dans l’espace et dans
l’imaginaire intéressent en égale mesure la littérature, les sciences humaines
et sociales et l’art.
Ainsi nous
a-t-il paru fécond d’aborder pour cet ouvrage le végétal en tant que trace,
notion qui ouvre à une certaine diversité : marque d’une absence, d’un
passé largement, mais pas complètement disparu, elle correspond à une forme de
présence réelle mais aussi à une dimension symbolique que sa représentation
peut construire et entretenir. Produite par un émetteur, de façon volontaire ou
pas, elle devient signe pour le récepteur qui l’observe et l’engage dans un
processus interprétatif avec la marge d’erreur, de conjecture ou encore de
liberté que cela comporte. Selon des méthodes propres à chaque discipline, la
géographie, l’histoire, la littérature, l’histoire de l’art, la psychologie
interrogent la signification des traces végétales sous des angles qui leurs
sont propres mais, circonscrites dans chaque discipline, ces approches se
rencontrent dans la négociation
continuelle qu’elles portent avec la nature vivante du végétal. Les
contributions réunies dans ce volume abordent le végétal comme un indice, puis
le suivent dans d’autres usages, celui d’une création s’appuyant sur la
connaissance du végétal vivant comme celui des détournements auxquels il
invite.
Ce dialogue entre les disciplines, particulièrement
fécond quand il s’intéresse à un objet aussi complexe que le végétal, a incité
la Structure fédérative de recherches Confluences de l’Université d’Angers à
créer un axe intitulé « Cultures du végétal », dirigé par les trois coordinatrices de ce volume, organisatrices du colloque "Traces du végétal", organisé en 2012, qui a donné naissance à ce livre.
Présentation du livre su
r le site de l'Université d'Angers.